En revenant de Mix-IT 2013

Miam

Jeudi et vendredi, j'étais à Lyon où j'ai, pour la première fois, participé à Mix-IT.
Merci aux organisateurs pour ces deux superbes journées.

Ce qui était bien, voire très bien

  • Le parallèle entre le théâtre et le développement logiciel dans la session Collaborer, et si on improvisait? de Vincent Daviet. Ce fut, sans le moindre doute, ma session préférée de ces deux jours. Tous les ingrédients étaient là pour transformer en une heure un groupe de personnes qui ne se connaissaient pas, ou peu, en une équipe soudée : collaboration, communication, création, confiance...
  • Les bonnes pratiques de conception d'une API web dans la session-débat animée par David Larlet et Eric Daspet. Malgré une logistique peu adaptée, j'ai bien aimé la manière dont était menée la discussion avec cette mise en danger inévitable lorsqu'on donne à l'assistance la possibilité de s'exprimer longuement.
  • Le rôle de l'architecte logiciel dans Software architecture for developers de Simon Brown. Une session menée à un rythme incroyable. Même si je n'y ai pas appris grand chose, la description d'un architecte logiciel qui doit sortir de sa tour d'ivoire pour être sur le terrain fait toujours plaisir à entendre.
  • L'importance de l'environnement pour faire une bon produit dans The product is the byproduct de Zach Holman. Une session très bien calibrée et sans grande surprise. La vision "de l'intérieur" de la société Github est intéressante. Est-ce que cette approche est transposable partout ? La question reste ouverte...
  • La possibilité de se lancer dans Scala. Dans cet atelier[1] de Ludwine Probst, Jean Helou et Mathieu Chataigner, j'ai pu découvrir les bases de la programmation fonctionnelle en Scala. Le nombre d'exercices proposés est conséquent. Il est difficile d'arriver aux exercices vraiment intéressants dans le peu de temps disponible mais on peut continuer à la maison.
  • La session déjantée sur l'apprentissage de la programmation aux enfants. Audrey Neveu et Aline Paponaud ont conclu ces deux jours dans la bonne humeur. C'est un sujet important qui méritait une telle mise en avant. Paradoxalement, j'ai l'impression qu'il est plus difficile de se lancer dans la programmation qu'il y a 30 ans lorsque j'étais ado. A l'époque, programmer était presque un passage obligé même si on commençait par recopier du code sans le comprendre. Aujourd'hui, un ordinateur sait faire tant de choses "tout seul" qu'il en faut beaucoup plus pour montrer l'intérêt d'écrire un programme qui n'arrivera jamais à la cheville de ce qui est déjà là à portée de clic - et je parle ici en tant que père de trois filles qui ont déjà eu Scratch entre les mains.
  • Les retours que j'ai eus pour Deux ans dans le flux. Ma session a été extrêmement bien accueillie. Je remercie ici ceux qui ont tweeté tout le bien qu'ils en pensaient. S'il y en a qui veulent continuer à discuter de branche unique, de prévisions probabilistes ou de quoi que ce soit d'autre, vous savez où me joindre !
  • L'accueil réservé aux orateurs. J'ai eu la chance de voir une partie de l'envers du décor et l'attention portée à ceux qui viennent pour seulement partager leurs connaissances et leurs expériences avec leurs pairs -c'est en tout cas comme ça que j'envisage les choses- était bien au delà de mes attentes.
  • Les rencontres. C'est finalement le plus important : créer des occasions d'échange entre personnes venues d'horizons variés[2]. La chevauchée en vélo'v dans les rues de Lyon à une heure du mat est une option recommandée.

Ce qui aurait pu être mieux

  • La description des sessions. J'ai quelquefois été surpris par un contenu qui ne correspondait pas à l'idée que j'avais en tête en lisant la description. Au final, l'intérêt pour la session est toujours là mais on peut toujours faire mieux.
  • Une meilleure logistique dans quelques cas bien précis : la retransmission des keynotes dans la 2ème salle ; la sonorisation générale de l'ensemble. La mauvaise accoustique générale des salles et le ronronnement (des climatiseurs ?) imposait l'usage de micros qui n'étaient pas toujours au rendez-vous ni très bien réglés.
  • Les cercles d'habitués qui ne favorisent pas les échanges. J'ai surtout ressenti cela lors de la soirée orateurs précédant l'évènement et durant la première journée. Après la soirée du jeudi, ça allait un peu mieux. L'existence de communautés "java" et "agile" réunies pour l'occasion n'est pas étrangère à cela. Il y a encore du boulot pour réellement décloisonner.
  • L'obsession des détails techniques dans certaines sessions ou discussions. Je veux bien que le problème des "null pointer" dans java soit important mais de là à s'éterniser dessus... (on a du y passer près de 10 minutes dans la session sur Kotlin) J'ai l'impression que (en lien avec le point précédent) l'obsession inutile pour les détails techniques qui semble exister dans une partie de la communauté "java" n'a d'égale que la négligence pour ces mêmes détails dans une partie de la communauté "agile".
  • Les hamburgers du Blogg qui mettent deux heures à arriver au lieu de la demi-heure annoncée.

Les questions (que je me suis) posées

  • Au delà de proposer plusieurs paradigmes de programmation avec un langage unique, Scala permet-il de mixer les paradigmes pour que l'ensemble soit plus intéressant que la somme de chacun d'entre eux pris séparément ?
  • Mais qu'est-ce qu'ils ont tous ces développeurs java à parler sans arrêt de Null Pointer Exception ?
  • Comment faire comprendre l'intérêt de la branche unique de développement sans faire sauter au plafond la moitié de la salle ?
  • Qu'est ce qu'une API ?

Les lecons (re-)apprises

  • La distinction architecte/développeur ne devrait pas exister
  • Toute activité assimilable à un jeu collaboratif de communication et d'invention a beaucoup de choses en commun avec le développement logiciel
  • Une API web doit renvoyer des identifiants web. Il ne faut pas avoir de client spécifique pour les interpréter.

Les supports des diverses sessions et l'ensemble des compte-rendus sont disponibles sur le site de l'évènement.

Notes

[1] pour faire bien il faut, en fait, dire "hands-on"

[2] J'essaie de lister ici toutes les personnes avec lesquelles j'ai pu échanger quelques mots - et dont je me souviens du nom. Si vous n'y êtes pas, faites-le moi savoir ! Alfred, André, Antoine, Camille, Caroline, Christophe, Ellène, Emilie, Eric, Eric, Franck, Guillaume, Haïkel, Jean-Laurent, Jean-Louis, Jerôme, Jonathan, Laurent, Laurent, Lionel, Marianne, Matthieu, Nicolas, Nicolas, Rémy, Romain, Sarah, Stéphane, Thierry, Ursula, Xavier

Christophe Franco

« l'obsession inutile pour les détails techniques qui semble exister dans une partie de la communauté "java" n'a d'égale que la négligence pour ces mêmes détails dans une partie de la communauté "agile" »

Mais pourquoi ça fait plus de 140 caractères ça...

haikel

ça m'a également fait très plaisir de discuter avec toi, j'ai beaucoup apprécié ton retour d'expérience sur le passage à un fonctionnement en flux, la partie estimations basé sur les probabilités était très intéressante.
à la prochaine :)

haikel 30 avril 2013 - 14:29

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