Mon premier Agile France

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Jeudi et vendredi, j'étais à Paris où j'ai, pour la première fois, participé à Agile France.

Ce qui était bien, voire très bien

  • Le serveur qui fait ping de Jonathan Perret et Emmanuel Gaillot. Un live coding Node.js/CoffeeScript qui déchire. Du TDD sur des appels presque exclusivement asynchrones. Une approche top-down qui fait émerger la conception avec une fluidité déconcertante. Bref, du grand art.
  • Ce que le sport m'a appris d'agile de Christophe Keromen. Une série d'analogies entre le sport et les méthodes agiles. Je retiendrai tout particulièrement
    • l'excellence technique qui ne permet pas forcément d'aller beaucoup plus vite que les autres mais qui permet d'aller plus loin en conservant un rythme soutenable (illustré à travers le kayak)
    • la nécessité d'avoir des temps de repos relatif mais où l'on est toujours prêt à aider : il faut pouvoir intervenir efficacement quand le besoin survient (illustré à travers le volley-ball) - cet exemple me parait d'ailleurs être une belle justification du slack time.
  • Storytelling Battle - pour enclencher le changement, créer son histoire de Oana Juncu et Pablo Pernot. De jolies histoires, parfois un peu compliquées racontées en 3 minutes. Cet atelier m'a surtout plu par l'envie qu'il m'a donné, en étant simple observateur, d'en écrire une en direct.
  • Scrum Metal Jacket de Jean-Louis Rigau et Nicolas Jozwiak. Un retour d'expérience Scrum en environnement relativement hostile (pour rester correct) avec de bonnes idées (et d'autres qui peuvent être un peu plus discutables comme la place donnée aux "stories techniques" et aux taches de refactoring). Je retiendrai le "day-to-day done" que je proposerai d'ailleurs à mes collègues.
  • Comment diffuser massivement une approche Kanban de Samuel Retiere. Un retour d'expérience sur le passage plus ou moins massif à Kanban dans une organisation où le contrôle occupe une grande place et où Scrum, semble-t-il, s'est cassé les dents. Un des effets de bord de cette mise en oeuvre est la mise en évidence du besoin de tests automatisés pour maintenir le flux. Le contraire m'aurait étonné :)
  • Le tuteur de Géry Derbier. Un jeu très court dont l'autre nom est "le bâton d'hélium". Je n'en parlerai pas plus pour ne pas gâcher la surprise de ceux qui ne le connaissent pas encore. A essayer de toute urgence.
  • Mener le changement - les 8 étapes de Kotter par Guillaume Duquesnay. Une approche de la conduite du changement qui me semble plutôt réservée aux situations critiques ou, du moins, où le pas à franchir est très grand. Je ne suis pas suffisamment concerné pour m'être complètement projeté dans le discours mais j'ai quand même rajouté "Alerte sur la banquise !"[1] à ma liste de lecture.
  • Merci, j’ai vu la lumière du TDD... de Katia Aresti et Éric le Merdy. Une présentation d'approches pour introduire le TDD auprès de ses collègues dont le principal atout est une mise en scène joyeuse et dynamique. La session pourrait être sous-titrée "On peut parler du TDD avec n'importe qui mais pas n'importe comment".
  • Les débats planifiés dans l'espace communautaire ou tout simplement improvisés au hasard des rencontres dans les pauses, les apéros ou les repas. Lean startup, "stories techniques", système éducatif français, jeu des "No", gestion du personnel en SSII, revenu de base, etc. Sans oublier le désormais classique "branche unique".
  • Le saut dans le grand bain pour Soft(ware)Ball avec un engouement au delà de mes espérances. Il y a des choses à retravailler mais j'ai eu la confirmation que ce jeu pouvait trouver sa place dans la liste des jeux agiles.

Ce qui aurait pu être mieux

  • Le trop grand nombre de sessions en parallèle. C'est juste un avis personnel. 6 salles + un espace communautaire pour un événement de moins de 300 personnes, ça me semble un peu trop. Il y a des sessions qui se sont déroulées avec une assistance quasi-désertique. Je ne trouve pas ça très encourageant. A un moment je me suis même demandé si je n'allais pas devoir annuler Soft(ware)Ball qui se joue difficilement à moins de huit personnes.
  • La quasi absence de réseau qu'il soit wifi ou 3G. Ca limite l'interaction entre les participants (et les non participants) via twitter ou autre. D'un autre côté, ça évite les distractions pendant les sessions...
  • La "lumière" du TDD m'a paru un peu trop religieuse. No silver bullet.
  • Les références au "Agile Adoption" de Michael Sahota qui ne cesseront jamais de me désespérer.
  • Ma session "Deux ans dans le flux" fut moins bonne qu'à Lyon. Ce n'est pas grave mais c'est le signe qu'elle doit désormais prendre une retraite bien méritée.

Les questions (que je me suis) posées

  • Pourquoi ce terme de "coach" est-il autant à la mode ?
  • Pourquoi entend-on encore parler de "tâche de refactoring" ?
  • Pourquoi le terme "software craftsmanship" est-il devenu un synonyme de "techniques de codage" ?
  • Le Lean Startup est-il une martingale ?

Quelques lecons (re-)apprises

  • "Si tu ne sais pas le raconter aux enfants, c'est que tu ne l'as pas compris"
  • La dette technique empêche l'écoulement du flux
  • Un problème en début de session n'empêche pas celle-ci d'être réussie

Ils en parlent aussi

Un grand merci aux organisateurs pour être arrivés au bout de ce magnifique événement avec une équipe relativement réduite et sans sponsors.
Bravo !

Note

[1] Ce livre me semble être similaire, dans son approche, à "Qui a piqué mon fromage ?" que j'avais bien aimé

Jonathan Perret

Merci Olivier pour ton retour sur notre session, ça fait plaisir à lire !

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