Des histoires et du code, une autre voie pour inciter à regarder ce qui se passe dans l'ordinateur ?

Il existe aujourd'hui des dizaines d'outils pour donner envie aux novices, en particulier les jeunes, de comprendre ce qu'il y a derrière l'écran d'un ordinateur. Il y a toutefois une approche qui me semble encore sous exploitée : celle qui a fait germer une telle envie à quelques jeunes d'il y a 30 ans.

Les jeunes d'aujourd'hui, malgré leur hyper-connexion, ne savent pas forcément plus que leurs aînés ce qui se passe dans un ordinateur. François Élie le dit bien mieux que moi :

Alors on nous rebat les oreilles avec la génération Y. Ces enfants qui auraient eu des cours d’informatique intra-utérins et qui sauraient tout déjà et qui n’auraient rien à apprendre et qui en savent plus que nous. J’ai commencé avec un ZX81 et je plains sincèrement ceux qui commencent avec un smartphone. Ils jouent avec, ils ont un clickodrome et avec des gigas de mémoire vive, ils en font moins que nous avec 1 kilo, j’avais même acheté 1 kilo supplémentaire pour faire plus de choses. La vrai génération Y c’est la nôtre, c’est la mienne, ce n’est pas celle d’aujourd’hui. Ce sont les gens qui ont vu naître l’informatique qui arrivait et qui quittait les gros ordinateurs, juste avant le verrouillage du PC, au moment où on échangeait du code, on apprenait, on apprenait de l’assembleur, on jouait avec.


Les initiatives pour initier à la programmation aux jeunes d'aujourd'hui ne manquent pas.

On peut les classer, à mon sens, en 3 catégories :

  • le graphisme et les jeux vidéo. Il y a une multitude d'outils ou sites web , Scratch en tête, qui permettent de rentrer dans la programmation en faisant bouger des trucs graphiques à l'écran qui réagissent à la souris ou au clavier. C'est l'approche la plus répandue et elle est désormais entrée dans les écoles et collèges.
  • les objets connectés. Il y a de plus en plus de robots et objets divers que l'on peut aisément programmer pour agir sur (et réagir à) leur environnement. L'essor d'Arduino n'est pas étranger à cela.
  • les mathématiques. La programmation présente dans les lycées est, avant tout, vue comme un auxiliaire des mathématiques. Il n'y a qu'à regarder les sujets de bac pour s'en convaincre.

Maintenant regardons cet extrait de code, issu du guide du Thomson MO5 en 1984 :

Rien de graphiquement spectaculaire ni de mathématiquement compliqué.

En 1984, il suffisait d'un petit programme qui donnait l'impression que l'ordinateur était intelligent pour piquer la curiosité et donner envie de voir ce qu'il y a derrière.
Pourrait-il en être de même aujourd’hui ?

J'ai fait un petit bricolage à base de Blockly qui donne un environnement minimaliste de programmation limitée à du texte :

https://histoires.mnt.space/

L'idée c'est de permettre, à partir de quelques blocs de code, de construire un échange textuel entre un humain et la machine à la manière de ce que l'on pouvait faire simplement avec des "PRINT" et des "INPUT" en langage BASIC.
Si jamais vous l'essayez ou le faites essayer, je suis curieux d'avoir des retours sur la prise en main du machin (commentaires ci-dessous ou formulaire de contact).