Faut-il encore parler de méthodes agiles en 2012 ?

Les années passent et je me dis de plus en plus souvent : mais pourquoi encore parler de méthodes agiles ?
Pourquoi garder ce terme restrictif alors que l'on devrait, à mon avis, tout simplement parler de méthodes professionnelles de développement logiciel ?

Car c'est bien de cela dont il s'agit : des valeurs, des principes et des pratiques qui guident toute activité de développement logiciel et qui caractérisent, sans fausse modestie ni dédain, le professionnalisme nécessaire à la satisfaction des utilisateurs et à la pérennité de l'ouvrage.

En ce début d'année 2012, je ne vais donc prendre qu'une seule résolution pour toutes mes activités qui tournent autour du développement logiciel : parler le moins possible de méthodes agiles et le plus possible de méthodes professionnelles.

Et pour sortir du carcan des "méthodes agiles", quoi de mieux que de commencer l'année avec une rencontre axée sur l'écriture de code, activité majeure de tout développement logiciel ?
Le 5 janvier, c'est la première du software craftsmanship Toulouse (il y aurait aussi beaucoup à dire sur le terme craftsmanship mais chaque chose en son temps...)

Dans mon agenda "agile", j'enchainerai les 2 et 3 février avec une réunion de sensibilisation aux méthodes agiles pour les enseignants des IUT Informatique où j'aurai le plaisir d'intervenir.
Malgré un programme pédagogique national des DUT informatique assez ancien, il y a des choses qu'un diplomé de 2012 qui se lance dans le développement logiciel devrait savoir et toute action de promotion/sensibilisation ne peut aller que dans le bon sens.
J'y animerai probablement un des ateliers ludiques sur l'importance des principes de conception pour garder un logiciel maintenable ou sur la place des artefacts de test dans le TDD. Cela m'évitera de parler de méthodes agiles (ce que d'autres feront bien mieux que moi).

Ce début d'année bien rempli se poursuivra les 16 et 17 mars à Banyuls sur mer pour le premier Agile Open Sud. La rencontre entre une trentaine de passionnés[1] promet d'être enrichissante.
J'y aborderai peut-être le sujet de la place des méthodes agiles. Sommes-nous contraints à vivre éternellement dans cet enclos pour bêtes curieuses du développement logiciel ? Est-ce aller trop loin que de suggérer le caractère non-professionnel de ceux qui resteraient scotchés sur des approches d'un autre siècle ?

Mais mon principal chantier de l'année sera certainement de prendre du recul sur le chemin parcouru avec la même équipe de développement depuis six ans. Aujourd'hui, je n'utilise pas quotidiennement une méthode agile. Je ne fais que développer une famille de produits logiciels en adaptant jour après jour la manière de travailler. Après avoir fait, il y trois ans, un premier bilan sur la mise en place de Scrum, il me faudrait faire une synthèse sur tout ce qui a changé depuis : des itérations au flux, des estimations à la décomposition, des tests manuels aux tests automatisés et à l'exploration, l'architecture centrée sur le métier, l'apprentissage en continu...

Je ne parlerai peut être plus de méthodes agiles mais je vais encore parler de développement logiciel pendant un certain temps.

Notes

[1] il reste encore des places mais ça devrait partir, je pense, assez vite