Agile Tour Toulouse 2010
23 oct. 2010 Olivier Azeau En français 0
Jeudi dernier, c'était l'étape toulousaine de l'agile tour 2010. Comme à Bordeaux, j'animais l'atelier Stub et Mock montent sur scène qui, pour sa 3ème édition, commence à être rodé. L'intérêt des participants est toujours au rendez-vous et de l'action en début de journée, ça évite d'aller s'assoupir dans les fauteuils d'un amphithéatre.
Quoique, à la même heure, certains étaient dans un de ces amphis en train d'écouter attentivement les fables de La Fontaine.
C'est ce même amphi que j'ai rejoint après la pause de la matinée pour écouter Pascal Fortin sur la mise en oeuvre de méthodes agiles en environnement contraint par la norme DO-178B. Les résultats annoncés sont plutôt impressionnants.
Point positif notable : on peut visiblement justifier l'utilisation d'une méthode agile là où les activités de développement et de vérification doivent être confiées à des équipes indépendantes.
Un bémol : la méthode Scrum introduite dans des équipes Extreme Programming pour justifier la mise en oeuvre d'un cadre plus formel. Le marketing Scrum aura réussi a faire avaler tout et n'importe quoi...
Lors de la session suivante, j'ai changé d'amphi pour aller voir Jean-Michel Inglebert exposer les atouts et les faiblesses des méthodes agiles.
Présentation très rythmée et parsemée de propos intéressants, notamment sur la confiance.
Il y a juste un point avec lequel j'ai un peu bloqué. Les méthodes agiles savent tout à fait gérer les changements importants dans la définition d'un produit : elles le découpent en petits changements.
Fin de la matinée. Suit une courte pause repas avec Isabelle, Marie-José, Grégory et Guillaume. La discussion nous amène sur l'enseignement de l'informatique dans les études supérieures et sur la place de l'agilité dans ces études. C'est un sujet assez récurrent pour moi ces temps-ci. On évoque également l'enseignement d'UML, ce qui m'amène à penser qu'enseigner UML en 2010, c'est comme quand j'avais des cours sur SADT ou Merise au début des années 1990 : un truc qui va peut-être servir à quelques personnes mais qui est inéluctablement sur le déclin.
L'après-midi démarre avec ce qui restera pour moi LA session qu'il ne fallait pas manquer : "XP, le projet social" par Thierry Cros et Angèle Batanero. Je n'ai rien appris sur Extreme Programming en tant que tel mais les considérations sur le changement social, la revalorisation du métier de développeur, la fierté du travail bien fait, l'auto-gestion, l'analogie avec les AMAPs et, enfin, la prise de conscience de l'inter-dépendance qui nous relie, développeurs et utilisateurs de logiciels sont autant de sujets que tout praticien des méthodes agiles digne de ce nom devrait prendre en considération.
Mais combien, parmi les personnes présentes, sont prêtes à embrasser ce changement là ?
Je continue mon après-midi avec Laurent Meurisse qui nous parle d'innovation dans les DSI. Sa présentation apporte une vision intéressante mais qui manque, à mon avis, de maturité. Les questions abordées en fin de prez mériteraient une place plus large, notamment sur les aspects humains. L'innovation ne peut pas se contenter d'un changement d'organisation. Si celui-ci n'est pas soutenu, voire porté, par l'ensemble des personnes travaillant dans une DSI, l'innovation aura la résistance d'un chateau de cartes.
Incidemment, je viens de lire "Lean Management" de Pierre Pezziardi. Ce sujet du facteur humain dans la transformation de l'entreprise me semble prêt pour le devant de la scène.
La fin de journée se placera sous le signe du Kanban.
Avec Luc Delamotte, d'abord, qui vient présenter la transition "Cycle en V => Scrum => Kanban" chez Thalès Alenia Space. Avec le trio infernal ensuite qui mélange Scrum et Kanban pour en sortir un résultat, semble-t-il, assez comestible.
Je ne m'étendrai pas sur le sujet. Ce sera certainement l'objet d'un billet à part entière dans les jours ou semaines à venir. J'avais déjà des envies de Kanban depuis quelques temps. Ces présentations m'ont conforté dans l'idée qu'il fallait tenter quelque chose. Reste à discuter de ça avec mon équipe et à voir ce qui pourrait être fait pour parvenir à un rythme de travail plus fluide (l'origine de mes envies tient dans un rythme itératif qui donne parfois l'impression de rouler à 130km/h et de voir arriver la fin d'itération comme un dos d'âne sur la chaussée)
La journée se terminera par une mini-retrospective à chaud autour d'une bière avec la plupart des organisateurs de la journée (en attendant la "vraie" retrospective lundi prochain). On évoque ce qu'il faudrait faire évoluer pour les éditions ultérieures. Mon intime conviction est que les thèmes abordés sont trop restreints à une certaine catégorie de sujets mais cela, aussi, sera l'occasion d'un billet à part entière...